« Non, ça n’est pas la fin du monde » — ou l’optimisme urgent

 

Hannah Ritchie, scientifique
spécialisée dans l’analyse des données, vient de publier un livre (en anglais)
intitulé « Not the End of
the World 
» — en français cela donnerait : ‘Non, ça n’est pas la
fin du monde’.

 

Abattue par les
courbes terrifiantes des émissions de gaz à effets de serre et autres
catastrophes fabriquées par l’espèce humaine, Ritchie s’est penchée sur les
données…et y a trouvé de quoi militer pour ce qu’elle appelle de «l’optimisme
urgent
».

 

L’idée n’est pas
de se dire que tout va bien, mais plutôt de trouver comment agir maintenant. Ritchie
utilise courbes et données pour raconter une nouvelle façon d’imaginer notre
ère. Au lieu de se laisser paralyser par des récits de fin du monde, elle nous rappelle
nos réussites et nous offre des pistes pour mettre fin aux polycrises.

 

Par exemple, elle
constate
(écoutez à partir de 18m16s) que nous sommes actuellement sur la
voie d’un réchauffement d’entre 2,5°C et 3°C d’ici la fin du siècle. Or, il y a
dix ans, nous nous dirigions vers entre 3,5°C et 4°C. Elle ne dit pas qu’un
réchauffement de 2,5°C à 3°C est acceptable, mais que nous nous bornons à
répéter la mauvaise nouvelle tout en oubliant de constater le progrès qui se
fait (et ce malgré l’absence quasi-total d’engagement de la part des gouvernements
et des industries). Le fait de se concentrer que sur ce qui nous terrifie a
causé une crise en santé mentale, surtout chez les enfants, dit-elle.

 

Regardez la TED Talk de Hannah Ritchie
(en anglais,
durée : 13m37s) pour en savoir plus.

 

********

 

L’optimisme urgent
de Hannah Ritchie me touche beaucoup.

 

Jusque-là j’entendais
toujours parler d’espoir. On sait que la crise climatique est réelle mais on
veut quand-même trouver des raisons de garder espoir. Lors d’entretiens avec
des gens qui luttent contre les effets de l’ère anthropocène, on leur pose
souvent la question : « Qu’est-ce qui vous fait garder espoir ? ».
Cela n’a aucun sens ; on parle de crises existentielles et l’interlocuteur
veut être rassuré !

 

Demander à quelqu’un
de nous donner une raison de garder espoir est une façon de baisser les bras,
de se dire qu’on n’a pas besoin d’agir. Juste le fait de poser la question de
cette manière-là a pour effet de responsabiliser l’autre de son propre bien-être.
Or, nous avons tou.te.s la responsabilité de regarder les choses en face et d’agir.

 

L’optimisme urgent
nous offre des outils pour ne pas désespérer tout en se démenant dans la lutte
contre les crises climatiques et de la biodiversité.

 

L’optimisme urgent
nous sort de ce nombrilisme écologique où le compost et le recyclage deviennent
vecteurs d’un espoir démotivant.
 

 

L’optimisme urgent nous pousse vers l’action collective,
stratégique et systémique.

 

Comme le dit Bill
McKibben
« la chose la plus importante qu’un individu puisse faire est
d’être un peu moins individuel. » 

 


 

 

Peter Kalmus
dit la même chose mais formulé un peu différemment : « C’est génial de
réduire sa consommation de combustibles fossiles ou de manger moins de viande,
mais que cela n’occupe que 2% de ton énergie et concentre 98% de ton énergie à
soutenir des actions de toutes sortes dont celles qui dérangent. »

 

 

 


 

 

L’urgence est là,
agissons. L’optimisme est là aussi, utilisons-le pour ne pas sombrer dans la
paralysie. Développons notre sens d’optimisme urgent afin de lutter ensemble et
pendant longtemps.



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