Dans la même semaine, “Et le désert disparaîtra” de Marie Pavlenko m’a été conseillé par Claire Fabre de la Fresque des Nouveaux Récits et partagé dans le Cercle Nouveaux Récits de Chambéry, comme faisant partie des “anticipations, dystopies, post-apocalyptiques”.
L’histoire commence dans un désert apparemment façonné par l’Homme et son manque de considération pour le sauvage, dont il ne reste presque plus rien – dystopique donc – mais l’autrice ne s’appesantit pas sur la dureté de ce monde ou la perte d’une civilisation.
Elle nous emmène dans la vie de Samaa, l’héroïne de 12 ans, pour qui c’est le quotidien.
Dans sa quête d’émancipation, une violente tempête de sable coincera Samaa au pied d’un arbre pendant plusieurs semaines. Auprès de lui, elle apprendra à découvrir et à nommer, à sa façon, la force et les interactions du vivant : les “inxetes”, les “branches souterraines”, l’écorce, le “sang de l’arbre”, la pluie, les “animaux volants”, les bébés arbres et leur nids…
C’est la candeur de Samaa et sa capacité d’émerveillement qui nous emmènent au plus près de la vie des arbres et nous permettent de faire “l’expérience de nature”, malgré le caractère apparemment dystopique du monde décrit.
C’est sans doute pour cette raison que Yann Arthus-Bertrand en parle comme d’une “fable écologique” sur la couverture de l’édition de poche.
Et c’est bien l’intention de l’autrice, que de nous transmettre le goût et l’expérience de nature, ce “contact sensoriel qui nous relie aux autres espèces”. Elle le raconte clairement dans ce podcast “comment parler d’effondrement à ses enfants ? ” de Delphine Saltel.
Je vous invite à écouter cette conversation qui explique notamment l’ “amnésie générationnelle et le besoin de connexion. Une conversation qui nous donne aussi envie de lire les autres romans de l’autrice ET de passer du temps en forêt, d’apprendre à connaître les oiseaux…
Finalement, “Et le désert disparaîtra” et son autrice me font (re)dire, que les “nouveaux récits” sont les manières de nous raconter le monde autrement, autrement que “l’histoire d’un mec qui fait des trucs” (pour paraphraser Alice Zeniter dont je parlerais prochainement). Et, une nouvelle fois, que l’utopie et la dystopie ne sont pas si opposées.
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