Une femme en guerre, film sorti en 2018, est l’histoire d’une directrice musicale islandaise
qui sabote systématiquement le réseau électrique de son pays. Halla, femme
sympathique, citoyenne raisonnable, passe ses journées à faire ses courses à vélo,
à diriger son chœur de chanteurs, à faire de la natation et à neutraliser des
pylônes électriques avec son arbalète.

 

Le film prend la crise climatique d’assaut, sans
détourner les yeux : Halla juge que le gouvernement islandais agit en
criminel du fait qu’il continue à exploiter sans limites les ressources naturelles
de son pays. Mais le réalisateur, Benedikt
Erlingsson
, encadre ce qui est à la fois un film d’action et une comédie
dramatique dans une surréalité douce et des gags au sujet de la xénophobie qui
rendent l’histoire accessible et touchant. On est avec Halla non seulement
parce qu’elle lutte contre la fin du monde, mais aussi parce qu’elle est suivie
partout par, entre autres, trois musiciens jouant de l’accordéon, du piano, du tuba de la
trompette et de la batterie.

 

Une femme en guerre, qui finit à la fois bien et mal, dont la fin est aussi compliquée que la
réalité à laquelle nous faisons face, reste quand-même un Nouveau Récit car il adhère
bien aux trois critères du Planet
Test
.

 

D’abord, l’œuvre reconnaît que le monde naturel existe
bien. Halla agit pour protéger le vivant. Mais le monde naturel existe aussi
dans les petits gestes. Afin de se donner du courage alors qu’elle est pourchassée
par un hélicoptère, Halla pose le visage directement dans une masse de mousse
et respire profondément. Plus tard, lors d’une autre scène de poursuite, elle
découvre le corps d’un bélier et l’utilise pour se fondre dans la nature dans
tous les sens du terme.

 

Ensuite, dans Une femme en guerre, les membres
du gouvernement et la société de production d’aluminium Rio Tinto sont
responsables de la destruction du vivant. Ils sont aidés dans leur projet par
les médias et la police. Le film dépeint tous ces gens-là très clairement comme des
personnages négatifs.

 

Pour finir, Halla passe son temps à essayer de rendre
le monde meilleur. Certains diraient qu’elle va trop loin. C’est d’ailleurs cette
même question qui oppose très souvent les militant.e.s entre eux : jusqu’où
peut-on, doit-on, aller pour protéger le vivant ?

 


En plus de réussir le Planet Test et de se qualifier
comme Nouveau Récit, Une femme en guerre n’oublie pas de jeter un regard
critique sur le statut de femme bourgeoise de Halla et sur tous les avantages
dont elle bénéficie et dont d’autres ne bénéficient pas du tout.

 

Il reste une dernière raison d’aimer ce film, à part
le fait que ce soit une histoire passionnante. C’est l’un des rares films où le
personnage principal est une femme frôlant la cinquantaine qui est intelligente,
courageuse et totalement prête à accepter la responsabilité de ses gestes. Une
femme en guerre, oui. Mais, surtout une femme raisonnable qui protège le vivant
de toutes ses forces.

 

Sources images : Cinoche.com


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