Melissa Mollen Dupuis : « regarder la même chose, mais avec des yeux différents »


 

« Les approches, les savoirs ancestraux, les pratiques
environnementales autochtones sont de plus en plus reconnus comme des pistes de
solution devant cet effondrement dû à l’excessivité humaine à consommer les
ressources. » Melissa
Mollen-Dupuis

 

Une personne dont l’imaginaire puise dans
la tradition pour mieux regarder vers l’avant est Melissa Mollen-Dupuis.

 

Melissa Mollen-Dupuis est membre de la communauté innue d’Ekuanitshit
(Mingan) au Québec. Elle est fondatrice du volet québécois du mouvement Idle No
More
, réalisatrice et animatrice radio. De plus, elle travaille
actuellement chez la Fondation David
Suzuki
en tant que gestionnaire des
campagnes
pour la protection des forêts.

 

L’une
des très grandes forces de Melissa Mollen-Dupuis est sa façon de dire des
choses qui paraissent simples mais qui sont en fait des moteurs de
transformation radicale.

 

Par
exemple, dans une chronique
radio
de quelques minutes chez Radio-Canada, Melissa Mollen-Dupuis distingue les visions fondatrices des colonisateurs, d’une part, et des autochtones,
de l’autre :

 

« Deux idéologies basées dans les
mythes de la création…le premier mythe de création c’est le mythe qui vient de
la Bible. C’est ‘et dieu créa la terre’…il dit aux hommes répandez-vous, mangez
les poissons, buvez l’eau. La terre vous appartient.

 

Le deuxième mythe, c’est le mythe qui est
fondateur pour nous [autochtones]…À la base c’est que les peuples autochtones
en Amérique du Nord, nous avons été mis sur la terre. La terre existait déjà et
nous sommes tombés, ou nous avons été placés, sur la terre et nous lui
appartenons à la terre…nous sommes les enfants de cette terre parce que nous
nous nourrissons d’elle. »

 

Le
premier mythe a propulsé le colonialisme et le capitalisme pendant des siècles,
avec les résultats que nous connaissons. Le deuxième est multi-millénaire et est
celui qui nous aidera à vaincre les crises multiples causées par le colonialisme
et la capitalisme.

 

Imaginons-nous
comme appartenant à la terre, comme faisant partie d’elle. Refusons une vision
extractiviste, dominatrice, et voyons où cela nous mène.

 

D’ailleurs,
plus tard dans la chronique, Melissa Mollen-Dupuis parle des effets ravageurs
de la doctrine de terra nullius propagée par l’église depuis le 15ème
siècle. Mais cette année, le
pape a renoncé
à cette doctrine fondatrice, ouvrant la voie à une nouvelle
vision des relations colonisateurs-autochtones partout au monde.

 

Si
l’approche de Melissa Mollen-Dupuis vous intéresse, écoutez ce qu’elle a à dire
au sujet du Wendigo,
monstre anthropophage, dévoreur de ses propres enfants, qui ressemble beaucoup à
nos économies capitalistes.

 

Sa discussion au sujet d’une version autochtone du test
Bechdel (sur lequel se fonde le Planet Test que nous utilisons sur ce blogue)
est également très intéressane. Pour en savoir plus, écoutez un extrait de quinze
minutes d’une autre émission radio animée par Melissa Mollen-Dupuis : Kuei !
Kwe !
sur les ondes de Radio-Canada.

 

 

Source image : Courage to Act

 


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