Erin Brockovich et le Planet Test


 


Le
test Bechdel-Wallace

 

Le célèbre test de
Bechdel-Wallace a vu le jour dans Dykes to Watch Out For, d’Alison
Bechdel, bédéiste étatsunisienne culte.

 

Les règles du test
sont énoncées par une femme (Liz Wallace en réalité) qui ne regarde un film que
si :

1.     Aux moins deux personnages sont des femmes,

2.     qui se parlent entre elles à un moment,

3.     d’autre chose que d’un homme.


 

La
blague, excellente, est qu’elle n’est pas allée au cinéma depuis la sortie d’Alien
(en 1979, pour info).

 

Le
test Bechdel-Wallace (qui doit aussi quelque chose à Virginia
Woolf
) a depuis été adapté pour s’appliquer à la crise climatique et de la
biodiversité. Il s’agit aujourd’hui du Planet
Test
.

 

Présenté
par Magali Payen d’IMAGINE
2050
, le Planet Test serait un filtre pour « initier un projet,
adapter une série, ajuster un scénario… et participer ainsi à la transition
écologique dans les récits ! »

 

Les
trois critères du Planet Test sont :

 

« 1.
L’œuvre reconnaît que le monde naturel existe bien

2.
 Les comportements préjudiciables à
l’environnement sont présentés comme des traits de caractère négatifs

3.
 Un personnage fait quelque chose au
moins une fois pour rendre le monde meilleur. »

 

 

 

Application pratique du Planet Test

 

Pas
aussi strict que le test Bechdel-Wallace, le Planet Test reste quand-même un
bon début. Certaines boîtes de production, comme
Sky
, essaient d’appliquer une version de ce test à leurs productions.

 

Pour
faire l’expérience pratique du Planet Test dans le cadre de notre Utopithèque —
qui est là pour vous servir en vous proposant des récits joyeux contre l’angoisse
démobilisatrice, rappelons-le ! — nous avons décidé de l’appliquer au film Erin Brockovich.

 

Erin
Brockovich
, un film de
Steven Soderbergh
sorti en 2000, est l’histoire vraie d’une mère célibataire
(jouée par Julia Roberts)
qui n’a pas froid aux yeux. Elle devient
assistante juridique contre le gré de son nouveau patron (Albert Finney) et se
lance dans une campagne contre l’activité criminelle et dangereuse d’une
société énergétique qui, depuis des années, empoisonne l’eau potable de tout un
quartier.

 

Film
passionnant et passionné, le personnage d’Erin Brockovich nous inspire car elle
reste fidèle à elle-même tout en refusant les mensonges manipulateurs d’une entreprise
qui ne s’intéresse qu’aux intérêts à très court-terme de ses actionnaires.

 

D’ailleurs,
la vraie Erin Brockovich lutte toujours pour la justice environnementale et sociale :
suivez-la sur Twitter, @ErinBrockovich, et sur Instagram
@the_real_erin_brockovich
.

 

Mais
ce film inspirant de militantisme environnementale réussit-il le Planet Test ?
En un mot, oui.

 

D’abord,
car il reconnaît que le monde naturel existe. L’histoire se fonde sur le fait
que la nappe phréatique se fait empoisonner par les déversements illicites d’une
société énergétique malveillante.

 

Ensuite,
car le méchant du film est la société énergétique qui empoisonne les petites
gens du village voisin.

 

Et
finalement, car le personnage d’Erin Brockovich fait quelque chose d’assez
spectaculaire pour rendre le monde meilleur.

 

On
ne vous raconte pas la fin, mais ça donne envie de se lancer en campagne contre
les gros méchants de ce monde qui nous pourrissent la terre. Les
banques françaises
qui financent la destruction climatique par, par
exemple.

 

Mais
surtout, l’application du Planet Test au film Erin Brockovich démontre
qu’on peut faire des films joyeux, énormes, oscarisés
même, tout en appuyant la transition écologique.

 

C’est
une bonne nouvelle.

 

Source BD : Dykes to Watch Out For

Sources photos : Cineadaffiches et Futerra


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